14 mai 2024
Livres

Paris, mémoire de guerre et guérison : le retour des conseils de lecture !

Deuxième volet de notre série littéraire.

Cette fois-ci, je vous parlerai de :

  • Paris – Images et traditions, d’Auguste Virtu
  • Psychogénéalogie au quotidienEnvie de comprendre votre passé familial ? de Nathalie Chassériau
  • Petits soldats, héros de la Grande Guerre – Imagier des combattants de 1914-1918, de Jean-Pierre Colignon
  • Lieux de mémoire en Essonne – 1939-1945, d’Emilie Lemaître, Elodie Pécart et Jennifer Régis
  • Un cinquième titre était prévu, mais, au vu des graves accusations pesant sur l’auteur et des condamnations qui ont suivi, j’ai préféré m’abstenir de commenter son ouvrage, par souci de neutralité et pour ne pas lui faire de publicité.

L’auteur

Auguste Vitu (1823-1891), le premier de nos auteurs, est une tête bien connue des historiens. Typographe, journaliste, fondateur de plusieurs titres de presse, et surtout grand admirateur de Napoléon III, dont il copie la moustache ; celui-ci lui rend bien, en l’ordonnant rédacteur en chef du Peuple français. Il est fait Officier de la Légion d’honneur en 1867. Son ouvrage le plus célèbre, constamment réédité, est bien Paris, Images et traditions.

Le contenu

L’expression « faire le tour de la question » prend ici tout son sens. Vitu a décidé de nous montrer, nous décrire et nous raconter le Paris du XIXe sous tous les angles. Outre sa compilation de 430 dessins « d’époque », parfois signés, il nous raconte la création de Paris depuis l’Antiquité, avant de décrire minutieusement chaque quartier, chaque rue, chaque bâtiment, sans jamais se priver d’une anecdote historique ou contemporaine. Outre sa dimension historique, le livre brosse aussi le portrait – et le ton – d’une époque.

L’avis de Spyridon

Si l’œuvre a survécu jusqu’à nous, c’est bien qu’elle est un modèle du genre. Dans l’édition de 1996 que j’ai entre les mains, outre sa taille, on remarque aussitôt l’esthétisme de l’objet, qui donne le ton, avec moult dorures et ornements. Très dense, elle permet d’explorer à la loupe le Paris du XIXe, mais aussi le Paris d’un homme, tel qu’il le voit et le vit. Cet homme, Auguste Vitu, n’a pas sa langue dans sa poche, et nous le fait savoir. Cela rend le texte vivant et parfois lyrique, sans se détacher de sa mission première. En tant que généalogiste, vous apprécierez le détail des rues et des quartiers dans lesquels vivaient peut-être vos ancêtres.

L’auteure

Nathalie Chassériau (née en 1947) est écrivaine et conférencière. Elle prône le développement personnel à travers la vulgarisation de sujets complexes ou méconnus, ainsi que sur son blog Vive la lenteur, à l’abandon depuis 2015 et un coup de sang à propos de Black Lives Matter.  Après vingt-cinq ans comme journaliste à Milan, elle décide de rentrer en France et publie des ouvrages sur le bouddhisme, la méditation, le yi-king et… la psychogénéalogie.

Le contenu

Psychogénéalogie au quotidien permet d’entrer dans cette discipline transversale de la généalogie en présentant pas à pas ses concepts phares, mais aussi en invitant le lecteur à se mouiller, avec beaucoup d’interactivité. Le génosociogramme, outil de base et point de départ du travail psychogénéalogique, est abordé longuement, avec un mode d’emploi précis et de nombreux exemples. Enfin, une partie « pratique » propose de nombreux exercices en fonction des besoins de chacun.

L’avis de Spyridon

Joliment conçu, comme tous les titres de la collection Voies positives, le livre de Nathalie Chassériau est aussi un guide intéressant pour se confronter à une nouvelle discipline. Elle pointe beaucoup de sources de traumatismes qui peuvent raisonner différemment chez chacun des lecteurs, et lui donner envie d’approfondir. La partie sur le génosociogramme est particulièrement intéressante. Aussi, et cela peut paraître surprenant au vu des autres publications de l’auteure, elle met en garde contre les psychogénéalogistes improvisés et autres charlatans, et prévient, tout au long de l’ouvrage, ceux qui prendraient tout au premier degré. Elle insiste bien sur la résonnance propre que peuvent avoir les exercices de psychogénéalogie sur chaque personnalité et chaque vécu, et que c’est la seule chose qui compte. J’ai eu plusieurs livres de psychogénéalogie entre les mains, et c’est le plus intéressant, le plus complet, et le plus terre-à-terre.

Les auteures

Si l’ouvrage a été réalisé sous la direction de Patrick Morisi et la coordination de Jacques Longuet, ce sont bien trois lycéennes dont les noms vous sont sans doute inconnus qui ont fourni le travail : Emilie Lemaître, Elodie Pécart et Jennifer Régis, élèves de terminale au lycée Vilgénis de Massy (Essonne). Et elles se font trop discrètes depuis pour que j’aie quoi que ce soit à rajouter !

Le contenu

Après un rappel chronologique des principaux événements de la Seconde Guerre mondiale, Lieux de mémoire en Essonne entre dans le vif du sujet en racontant comment ceux-ci ont été vécus dans le département. Après ça, et jusqu’à la fin de l’ouvrage, chacune des 196 communes a droit à sa fiche individuelle où sont rapportés les événements locaux des six années, ainsi qu’une transcription de tous les monuments aux morts, plaques commémoratives, stèles, et plaques de rues. Sont ajoutés des compléments d’information tirés d’ouvrages d’histoire locale ou bien de témoignages.

L’avis de Spyridon

Quel travail colossal ! Celui-ci est bien souligné dans l’avant-propos, lorsqu’il est rapporté que la documentation des trois historiennes en herbe pesait, au départ, 3 x 250 pages… Le tout réalisé en six mois, sur leur temps libre, l’année du baccalauréat. C’est remarquable, et fut remarqué, puisque Lieux de mémoire en Essonne a été primé au Concours national de la Résistance et de la Déportation, puis remis à jour et publié par le Conseil général en 2005. Un catalogue indispensable, donc, pour tout généalogiste qui travaille sur la Seconde Guerre mondiale et ses disparus essonniens.

L’auteur

J’ai connu Jean-Pierre Colignon (1950-) de près. Ce grand linguiste, correcteur au Monde pendant vingt ans, m’a enseigné le métier de lecteur-correcteur, à l’époque où je ne me sentais pas encore légitime à faire de la généalogie mon métier – mais j’étais déjà passionné ! Ce livre diffère de ses écrits habituels, mais on y reconnait sa plume mordante, qui ne manque jamais un bon mot. 

Le contenu

Ce petit livre à l’horizontale présente chaque corps de l’armée française présent lors de la Première Guerre mondiale : marsouins, cuirassiers, artilleurs… Pour chaque petit soldat, un rappel historique, suivi d’une description fournie de son rôle dans la grande muette, et des détails de sa tenue, assaisonnée d’anecdotes et du jargon spécifique. Chacun a également droit à ses illustrations, réalisées avant sa mort par le célèbre peintre nantais Jean Bruneau (1921-2001).

L’avis de Spyridon

Les sucreries verbales de Colignon et les belles aquarelles de Bruneau privent ce catalogue militaire de toute monotonie, et les infinies digressions du premier en font un livre aussi divertissant qu’éclairant pour les curieux. Surtout, il permettra au généalogiste de sortir le nez de ses registres matricules et d’explorer, illustrations à l’appui, les particularités de chaque catégorie de soldats.

Avez-vous lu un de ces ouvrages ? Avez-vous envie de les lire ? Dites-nous tout en commentaires !

Merci à tous ceux qui m’ont un jour offert, prêté ou recommandé un livre 💜
À ma mère de creuser plus loin que moi mes propres passions
À Book Off pour toutes les trouvailles

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